evoformations/support/libre.tex

462 lines
24 KiB
TeX

% Copyright (c) 2005-2010 Evolix <info@evolix.fr>
% Permission is granted to copy, distribute and/or modify this document
% under the terms of the GNU Free Documentation License, Version 1.2
% or any later version published by the Free Software Foundation;
% with no Invariant Sections, no Front-Cover Texts, and no Back-Cover Texts.
% A copy of the license is included at http://www.gcolpart.com/howto/fdl.html
\chapter{Introduction à Unix/Linux}
\section{Les débuts}
En 1969, Ken Thompson\footnote{\url{http://www.cs.bell-labs.com/who/ken/}},
employé dans les laboratoires Bell\footnote{\url{http://cm.bell-labs.com/}},
développe UNICS (UNiplexed Information and Computing Service), système
d'exploitation mono-utilisateur écrit en langage assembleur. Rebaptisé UNIX,
Ken Thompson tenta en 1971 de réécrire le système en langage FORTRAN ou en B.
Entre-temps Dennis
Ritchie\footnote{\url{http://cm.bell-labs.com/cm/cs/who/dmr/}}, également
employé dans les laboratoires de Bell a pris part au projet, et mis au point
le successeur du langage B : le langage C. UNIX fut donc réécrit en langage C
et nommé UNIX Time-Sharing System (UTS). UNIX commença également à être diffusé
hors des laboratoires de Bell. Or les laboratoires de Bell appartiennent à la
société AT\&T qui ne peut commercialiser autre chose que des équipements
téléphoniques ou télégraphiques. La décision fut prise de distribuer le système
UNIX complet avec son code source complet dans les universités puis également
dans les entreprises. De nombreuses contributions furent apportées par
l'université de Berkeley (Californie) qui distribua ainsi UNIX BSD (Berkeley
Software Distribution).\\
Les laboratoires Bell développèrent le système UNIX Time-Sharing System
jusqu'en octobre 1989 (sa 10ème version). La branche commerciale d'AT\&T
développa les premières versions commerciales d'UNIX : System III puis System
V.\\
Les droits d'UNIX appartenant à AT\&T ont été rachetés par l'entreprise
Novell\footnote{\url{http://www.novell.com/}}. En 1994, Novell a transféré les
droits sur la marque UNIX ainsi que les spécifications à
l'OpenGroup\footnote{\url{http://www.opengroup.org/}}, et a également revendu
le code source et l'implémentation UNIXWARE (dérivée de System V) à
l'entreprise SCO\footnote{\url{http://www.sco.com/}}.\\
L'université de Berkeley développa UNIX BSD jusqu'en 1993 (4.4BSD) dont
dérivent les projets libres NetBSD, FreeBSD et OpenBSD mais également le
système d'exploitation d'Apple MAC OS X. Du fait de la mise à disposition du
code source d'UNIX, de nombreux dérivés propriétaires d'UNIX furent développés
: AIX (IBM), Solaris (Sun Microsystems), HP-UX (Hewlett-Packard), Ultrix (DEC),
Xenix (Microsoft), Unixware (SCO), Tru64 (DEC), IRIX (SGI), etc.\\
Les systèmes d'exploitation UNIX sont multi-tâches, multi-utilisateurs et en
général ouverts (code source disponible).\\
~\\
\textit{Liens :} \\
\url{http://fr.wikipedia.org/wiki/UNIX} \\
\url{http://www.commentcamarche.net/unix/} \\
\url{http://www.unix.org/} \\
\url{http://www.levenez.com/unix/} \\
\section{Historique des logiciels libres}
Au commencement de l'informatique, le matériel était volumineux et coûteux. On
se focalisait surtout sur l'équipement~: les codes des programmes étaient
disponibles gratuitement et chacun pouvait les améliorer librement. Avec
l'apparition de la micro-informatique dans les années 1980, les développements
de logiciels furent de plus en plus nombreux. De nombreuses restrictions
apparurent sur ces logiciels (licences, accord de non-divulgation) qui étaient
souvent vendus uniquement sous forme de binaires. En 1984, suite à des
problèmes liés à ces restrictions, Richard
Stallman\footnote{\url{http://www.stallman.org/}}, informaticien au
MIT(Institut de Technologie du Massachusetts), démissionne du laboratoire où il
travaille pour fonder le projet GNU\footnote{\url{http://www.gnu.org/}}. GNU
est un acronyme récursif qui signifie GNU's Not Unix (GNU n'est pas Unix).\\
Son ambition est de développer un système d'exploitation complètement libre et
promouvoir la liberté des logiciels. Ainsi, en 1985 est créée la Free Software
Fundation (FSF) qui a écrit un grand nombre de paquetages logiciels, notamment
GNU Compiler Collection (GCC) et Bourne-Again SHell
(BASH\footnote{\url{http://www.gnu.org/software/bash/}}). Des licences dites
libres ont également été rédigées, dont la GNU General Public License
(GPL\footnote{\url{http://www.gnu.org/copyleft/gpl.html}}) qui oblige les
programmes dérivés à rester avec la même licence.\\
~\\
D'autres licences dites libres existent comme la licence
BSD\footnote{\url{http://www.opensource.org/licenses/bsd-license.php}} qui
permet la réutilisation du code sous la dite licence dans des programmes
propriétaires. Le terme d'Open Source définit un ensemble de licences moins
restrictives. L'Open Source
Initiative\footnote{\url{http://www.opensource.org/licenses/}} publie sur son
site les licences dites Open Source.
~\\
La définition de liberté pour un logiciel n'est pas forcément triviale et
diffère selon certains organismes.\\
~\\
La Free Software Fundation (FSF) spécifie les 4 libertés pour un logiciel libre~: \\
\begin{itemize}
\item{La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages \textbf{(liberté 0)}.}
\item{La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins \textbf{(liberté 1)}. Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.}
\item{La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, \textbf{(liberté 2)}.}
\item{La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations,
pour en faire profiter toute la communauté \textbf{(liberté 3)}. Pour ceci
l'accès au code source est une condition requise.}
\end{itemize}
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html} \\
~\\
\section{Définitions des 'logiciels libres'}
Le projet Debian spécifie ses propres principes du logiciel libre~: \\
\begin{itemize}
\item{redistribution libre et gratuite}
\item{distribution du code source}
\item{aucune discrimination de personne ou de groupe}
\item{aucune discrimination de champ d'application}
\item{distribution de licences}
\item{la licence ne doit pas être spécifique à Debian}
\item{la licence ne doit pas contaminer d'autres logiciels}
\end{itemize}
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.debian.org/social\_contract#guidelines} \\
~\\
L'Open Source Initiative (OSI) spécifie les critères pour un logiciel Open
Source, inspirés des principes du logiciel libre selon Debian~: \\
\begin{itemize}
\item{Libre redistribution}
\item{Code source}
\item{Travaux dérivés}
\item{Intégrité du code source de l'auteur}
\item{Aucune discrimination envers les personnes ou les groupes}
\item{Aucune discrimination envers les champs d'effort}
\item{Distribution de la licence}
\item{Licence non spécifique d'un produit}
\item{Licence non restrictive envers d'autres produits}
\item{Licence neutre technologiquement}
\end{itemize}
~\\
\textit{Lien~:} \url{http://opensource.org/docs/definition.php} \\
~\\
On se rend compte que la définition d'un logiciel libre est beaucoup plus
complexe qu'on pourrait le croire. Elle s'appuie notamment sur la notion de
respect des droits d'auteurs, comme tout écrit, et non sur la notion de brevets
valables pour les inventions. Il faut noter que la notion de brevets logiciels
existe désormais dans plusieurs pays (notamment aux États-Unis) et des
discussions ont lieu ces dernières années au niveau de l'Europe pour l'adoption
de ce principe.\footnote{\url{http://brevets-logiciels.info/}}\\
~\\
Pour bien se rendre compte des subtilités entre les différentes appellations,
il suffit d'énumérer quelques catégories de logiciels~:
\footnote{\url{http://www.gnu.org/philosophy/category.fr.jpg}}\\
\begin{itemize}
\item{Logiciel libre}
\item{Logiciel Open source}
\item{Logiciel du domaine public}
\item{Logiciel copylefté (sous gauche d'auteur)}
\item{Logiciel libre non-copylefté}
\item{Logiciel couvert par la GPL}
\item{Logiciel privé}
\item{Logiciel propriétaire}
\item{Shareware (Partagiciel)}
\item{Freeware}
\end{itemize}
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.gnu.org/licenses/license-list.fr.html}
~\\
\begin{itemize}
\item{\textbf{La licence GNU General Public License
(GPL)}\footnote{\url{http://www.gnu.org/copyleft/gpl.html}}\\ Cette licence a
été écrite par la FSF (Free Software Foundation) comptant pour membres Richard
Stallman et Eben Moglen\footnote{\url{http://emoglen.law.columbia.edu/}}. Elle
a été écrite pour fixer les conditions légales de distribution des logiciels du
projet GNU.\\
Elle fait partie des licences restrictives (notion de copyleft). Il faut aussi
savoir que c'est probablement la licence libre la plus utilisée aujourd'hui
(Linux, GCC, KDE, Gnome, etc.).\\
~\\
\textit{Liens :} \\
\url{http://www.gnu.org/copyleft/gpl.html} \\
\url{http://www.linux-france.org/article/these/gpl.html}\\
\url{http://fsffrance.org/gpl/gpl.fr.html}\\
\url{http://crao.net/gpl/}\\
\item{\textbf{Les licences de type BSD}} \\
~\\
La licence BSD originale est une licence simple et permissive (elle n'est pas
soumise au principe du copyleft). Néanmoins, elle comporte une clause de
publicité qui a provoqué de nombreux débats (la licence impose un texte à
mentionner chaque fois que le logiciel est cité). Cette clause a été supprimée
par la suite dans ce qu'on appelera la licence BSD modifiée.\\
Cette licence et des variantes de cette dernière sont utilisées notamment par
les projets FreeBSD, NetBSD, OpenBSD, etc.\\
Elle ne comporte aucune restriction, ce qui permet à des sociétés comme
Microsoft de réutiliser le code source placé sous cette licence, ou
d'inclure dans MacOSX des parties de FreeBSD et d'OpenBSD.\\
L'université de Berkeley développa UNIX BSD jusqu'en 1993 (4.4BSD) dont
dérivent MAC OS X (Apple) ainsi que de nombreux projets libres comme NetBSD,
FreeBSD et OpenBSD, etc.\\
~\\
Le projet OpenBSD définit un logiciel libre, comme un logiciel sous une licence
n'apportant aucune restriction. Certaines licences peuvent être acceptées pour
certaines parties.\\
La capacité à disposer d'un Unix Berkeley librement distribuable permet
d'avancer sur une base compétitive par rapport aux autres systèmes
d'exploitation, mais dépend directement de la volonté des différents
groupes de développement qui échangent des sources, entre-eux et entre
projets. Comprendre les implications légales qui entourent le concept
de "copyright" est fondamental afin de pouvoir échanger et redistribuer
du code source, et somme toute de promouvoir la coopération des
personnes impliquées.\\
~\\
Chaque système se concentre sur des points particuliers, ou du moins en
théorie :\\
\begin{itemize}
\item FreeBSD est orienté performances et applications; l'enjeu n'est
clairement pas de supporter un grand nombre d'architectures
\item NetBSD mise sur la portabilité avant tout, avec un grand nombre
d'architectures supportées.
\item OpenBSD accentue ses efforts de développement sur la sécurité, de
son système et des applications qui le composent. Une grande attention est portée au niveau des licences.
\end{itemize}
Il existe également d'autres systèmes BSD moins connus, comme
DragonflyBSD, etc.
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.opensource.org/licenses/bsd-license.php} \\
\item{\textbf{La licence Artistique}} \\
Licence mise en place par le créateur de Perl, Larry Wall. Outre les droits
d'utilisation, de modification, et de distribution, l'auteur conserve certains
droits (droit de négocier des arrangements au coup par coup, interdiction de
diffuser une version entrant en conflit avec la distribution "standard" de
l'auteur).\\
~\\
\textit{Liens :}\\
{\small
\url{http://www.opensource.org/licenses/artistic-license.php}\\
\url{http://www.perl.com/pub/language/misc/Artistic.html}\\
\url{http://linux-france.org/article/these/licence/artistic/fr-artistic.html}\\
}
\\
\item{\textbf{La GNU Lesser General Public License (LGPL)}} \\
LGPL signifie Licence publique générale limitée GNU, ou GNU LGPL (pour GNU
Lesser General Public License) en anglais. Comme la Licence publique générale
GNU (ou GNU GPL), elle a été écrite par la Free software foundation. La
différence avec la GPL est que la LGPL permet de lier un programme tiers non
libre à une bibliothèque LGPL, sans pour autant révoquer la licence (licence
non copyleft). Elle est surtout utilisée pour des librairies (elle s'appellait
initalement Library General Public License) \\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.gnu.org/licenses/lgpl.html} \\
\item{\textbf{Licence Apache}} \\
La licence Apache en est à sa Version 2.0 (approuvée le 21 janvier 2004 par la
fondation Apache). Tous les projets Apache (dont Ant, Jakarta, ou Cocoon) sont
sous cette licence. Cette licence est libre, non-copyleft, et compatible GPL
(en version 1.0 et 1.1, la Apache License n'était pas compatible GPL).\\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.apache.org/licenses/} \\
\item{\textbf{Licence X11 (ou MIT)}} \\
Cette licence est simple et permissive, sans copyleft, compatible avec la GPL
de GNU. Les anciennes versions de XFree86 utilisaient cette licence, et
quelques variantes actuelles de XFree86 l'utilisent également. Les licences
ultérieures de XFree86 sont distribuées sous la licence XFree86 1.1 (qui est
incompatible avec la GPL). La licence est parfois appelée «licence du MIT» mais
ce terme est trompeur : le MIT a publié ses logiciels sous diverses licences.\\
~\\
\textit{Liens :} \\
\url{http://www.x.org/Downloads\_terms.html}\\
\url{http://www.opensource.org/licenses/mit-license.php}\\
\item{\textbf{Licence Mozilla Public Licence}} \\
Cette licence n'est pas très stricte en terme de "copyleft"; contrairement à la
licence X11 elle présente des restrictions complexes qui la rendent
incompatibles avec la GPL de GNU. Ainsi, on ne peut pas, légalement, lier un
module couvert par la GPL et un module couvert par la MPL. Pour entrer dans le
détail, la licence MPL 1.1 permet (section 13) à un programme ou à une portion
de programme d'offrir le choix entre la MPL et une autre licence. La licence
d'une partie de programme qui offre le choix de la GPL est alors compatible
avec la GPL. Les logiciels de Mozilla mais également NVu (création de pages
Web), Compière (ERP/CRM) sont sous licence MPL. SugarCRM utilise la SPL
(SugarCRM Public Licence) qui est très proche de la MPL.\\
~\\
\textit{Liens :}\\
\url{http://www.mozilla.org/MPL/} \\
\url{http://www.sugarcrm.com/home/Public\_License\_FAQ/228/} \\
\item{\textbf{Licence IBM Public License}} \\
Cette licence en est à sa version 1.0 et est incompatible avec la GPL en raison
de d'exigences spécifiques. Elle exige notamment que certains droits soient
accordés en-dehors de ce que la GPL prévoit.\\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://oss.software.ibm.com/developerworks/opensource/license10.html}} \\
\item{\textbf{Licence Sendmail \footnote{\url{http://www.sendmail.org/}}}}
~\\
Il s'agit de la licence du serveur de messagerie électronique éponyme, le plus populaire sur Internet. \\
~\\
\textit{Lien :} \url{ftp://ftp.sendmail.org/pub/sendmail/LICENSE} \\
\item{\textbf{Licence Common Public License}} \\
Licence libre qui n'est pas compatible avec la GPL. La Common Public
License est incompatible avec la GPL parce qu'elle énonce diverses
exigences spécifiques qui ne se trouvent pas dans la GPL. Elle exige
notamment que certaines licences de brevets soient données, ce que la GPL n'exige pas. \\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.eclipse.org/legal/cpl-v10.html} \\
~\\
\textbf{\textit{Licences pour un usage particulier}}
~\\
\item{\textbf{Licence GNU Free Documentation License}} \\
Cette licence a été conçue pour les documents sous copyleft. Elle convient pour d'autres catégories d'oeuvres utiles telles que les manuels scolaires ou les dictionnaires, par exemple. Son domaine d'application n'est d'ailleurs pas exclusivement celui des oeuvres textuelles.\\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html} \\
\item{\textbf{Les licences Creative Commons}} \\
Des juristes de l'université de Stanford ont créé un ensemble de licences
destinées aux contenus tels que l'audio, la vidéo, les images, les textes et
les ressources éducatives. Le but est de faciliter la mise à disposition et le
partage de ces contenus aux auteurs avec les restrictions qu'ils veulent (usage
commercial, possibilité de modifications, etc.) Il suffit en effet de
visualiser deux ou trois pages illustrées d'images explicites sur le site
Internet pour choisir la licence appropriée. \\
~\\
\textit{Liens :} \\
\url{http://creativecommons.org/} \\
\url{http://fr.creativecommons.org/} \\
\url{http://philippe.daigremont.free.fr/CreativeCommons/BD/} \\
\item{\textbf{Licence Art Libre}} \\
Cette licence libre copyleftée est faite pour les oeuvres artistiques. Elle
autorise la distribution commerciale, tout en précisant qu'une oeuvre de plus
grande taille qui inclurait l'oeuvre soumise à la licence doit être elle-même
libre.\\
~\\
\textit{Lien :} \url{http://artlibre.org/licence.php/lal.html}\\
~\\
\end{itemize}
\section{Modèle de développement}
Le modèle de développement des logiciels libres connaît un vif succès grâce à
l'expansion des réseaux et d'Internet dans les années 1990. Ainsi, de nombreux
projets (dont l'un des plus marquants est Linux) voient le jour avec une
communauté répartie dans le monde entier. Des logiciels initiés à des buts
commerciaux basculent également sous des licences libres afin de profiter des
avantages de la communauté du logiciel libre (beta-testeurs nombreux,
accroissement de l'équipe de développeurs, politique de sécurité, etc.). Parmi
les logiciels libres, on distingue donc de nombreux projets issus de
communautés (Apache, Debian, FreeBSD, NetBSD, Sendmail, etc.) et des projets
proches d'entreprises commerciales (Mandrake, Red Hat, OpenOffice, etc.). \\
~\\
En ce qui concerne l'organisation, la philosophie des logiciels libres basée
sur l'ouverture n'empêche pas une structuration précise. On peut ainsi dégager
un modèle de développement typique qui comprend~: \\
\begin{itemize}
\item{Une ou plusieurs personnes responsables globalement du projet (souvent à l'initiative du projet ou élues)}
\item{Plusieurs développeurs officiels du projet ayant été acceptés avec précaution}
\item{Des contributeurs occasionnels qui font généralement parvenir leurs contributions aux développeurs officiels}
\item{Des utilisateurs avancés qui participent activement aux forums, listes de diffusion, canaux IRC}
\item{Des utilisateurs de base qui ont à leur disposition, outre le logiciel, une documentation et des moyens d'interaction (demande de fonctionnalités, rapport de bogues)}
\item{On note aussi la nécessité de rédacteurs de documentation, de relecteurs, de traducteurs, de webmasters, etc.}
\end{itemize}
~\\
On constate que ce modèle de développement nécessite l'utilisation de nombreux
outils. Il existe des plateformes mises à la disposition des projets de
développement proposant un panel d'outils : hébergement de site Web,
hébergement des courriels électroniques, forums, listes de diffusion, outils de
développement, miroirs de téléchargements, etc. Parmi ces plateformes, on note
SourceForge\footnote{\url{http://www.sourceforge.net/}} (plus de 100.000
projets), FreshMeat\footnote{\url{http://freshmeat.net/}} (plus de 45.000
projets), Savannah\footnote{\url{http://savannah.gnu.org/}} (plus de 3.000
projets) ou encore Gna\footnote{\url{https://gna.org/}},
Tuxfamily\footnote{\url{http://www.tuxfamily.org/}} ou
Berlios\footnote{\url{http://www.berlios.de/}}. \\
~\\
En ce qui concerne les outils de développements collaboratifs, on note le
logiciel très utilisé CVS\footnote{\url{https://www.cvshome.org/}}
(mises-à-jour contrôlées, téléchargement souvent public), mais aussi des outils
plus récents tels que SVN\footnote{\url{http://subversion.tigris.org/}} et
Arch\footnote{\url{http://www.gnu.org/software/gnu-arch/}} ou encore
GIT\footnote{\url{http://git.or.cz/}}. Pour la gestion des outils de
communication, on note les outils de publication web
(SPIP\footnote{\url{http://www.spip.net/}},
Wiki\footnote{\url{http://en.wikipedia.org/wiki/Wiki}}), les forums
(PHPBB\footnote{\url{http://www.phpbb.com/}},
Phorum\footnote{\url{http://phorum.org/}}), les gestionnaires de listes de
diffusion (Sympa\footnote{\url{http://www.sympa.org/}},
Mailman\footnote{\url{http://www.gnu.org/software/mailman/}}), les serveurs IRC
(Freenode\footnote{\url{http://freenode.net/}},
Undernet\footnote{\url{http://www.undernet.org/}}), etc. \\
~\\
La connaissance de ces outils permet de mieux appréhender la diversité des
membres de la communauté du logiciel libre. Des règles sont implicites aux
utilisateurs finaux, à savoir lire la documentation officielle, les FAQ (Foires
Aux Questions) ainsi que les archives des forums ou listes de diffusion avant
d'utiliser les outils de communication. On se référera aux documents "Les
règles de la
Netiquette"\footnote{\url{http://www.sri.ucl.ac.be/SRI/rfc1855.fr.html}},
"Comment poser les questions de manière
intelligente"\footnote{\url{http://www.gnurou.org/documents/smart-questions-fr.html}},
"Comment signaler efficacement un
bug"\footnote{\url{http://www.chiark.greenend.org.uk/~sgtatham/bugs-fr.html}}
ou encore "Comment faire un rapport sans se faire
lyncher"\footnote{\url{http://www.asktog.com/columns/047HowToWriteAReport.html}}.
Il faut bien noter l'organisation souvent pyramidale du modèle de
développement. Ainsi, même s'il est souvent possible de contacter directement
les responsables d'un projet par courrier électronique, cela se fera avec
réserve et uniquement pour des questions majeures. Il semble aussi entendu que
pour obtenir des droits ou des responsabilités dans un projet, les échelons se
gravissent petit à petit.\\
~\\
Les logiciels en eux-mêmes, produits finaux des équipes de développement, sont
souvent disponibles sous plusieurs formes. Généralement, on distingue une
version dite stable et une version en cours de développement. La version stable
est une version ayant subi plusieurs phases de tests et corrections. C'est
cette version que le projet propose d'installer aux utilisateurs de base et
c'est encore plus vrai en environnement professionnel.\\
La version en cours de développement (parfois accessible à partir des outils de
développements collaboratifs comme CVS) est à réserver aux développeurs, aux
utilisateurs désirant contribuer en rapportant les erreurs, ou bien aux
impatients.\\
Il faut noter que les contraintes imposées à une version stable diffèrent d'un
projet à un autre. Ce sera également le cas avec les numéros de version, qui
n'ont plus grande signification du fait des politiques de numérotation
différentes entre les projets. À l'exception des mentions "Version Beta",
"Realease Candidate"... qui signifient qu'il s'agit de versions en cours de
correction et validation avant une sortie officiellement stable. Sans que cela
soit une règle absolue, on peut néanmoins distinguer certaines règles communes,
voir par exemple une tentative de formalisation de certaines
conventions\footnote{\url{http://semver.org/}}.\\
~\\
Les utilisateurs de logiciels libres prennent donc part au modèle de
développement grâce au support communautaire qui leur permet non seulement de
trouver de l'aide mais de rapporter les erreurs éventuellement rencontrées et
de demander l'ajout de nouvelles fonctionnalités. Parmi les utilisateurs de
logiciels, on trouve également de nombreuses structures professionnelles.
Ainsi, les contraintes engendrées par l'utilisation dans un environnement
professionnel ont nécessité la création de support commercial pour certains
logiciels libres. De même, on constate l'apparition de structures spécialisées
dans le support de solutions libres.\\
En France, il existe ainsi de nombreuses SS2L (Société de Service en Logiciels
Libres) réparties sur le territoire. D'une manière générale, l'utilisation des
logiciels libres dans le monde professionnel est un phénomène en vogue
actuellement ; il en résulte souvent de nombreux avantages (fiabilité accrue,
correction de bogues, etc.) pour les logiciels libres concernés. \\
~\\
\textit{Liens :} \\
\url{http://www.gnu.org/prep/SERVICE} \\
\url{http://www.linux-france.org/article/pro/annuaire/} \\