--- categories: cloud storage title: Howto Ceph ... * Documentation : * Thèse de Sage Weil : * Publications sur Ceph : * Vidéo "Intro to Ceph" par Sage Weil : [Ceph](https://ceph.io/) est une plateforme libre de stockage. Historiquement développé par [Sage Weil](https://en.wikipedia.org/wiki/Sage_Weil) à la suite d'une thèse en 2007, Ceph appartient désormais à Red Hat. Ceph peut également s'apparenter à un « disque distribué auto-réparant » ou encore une sorte de « RAID-NG ». Le principe est de s'appuyer sur des disques répartis au sein de plusieurs ordinateurs reliés en réseau, et d'avoir une tolérance de panne avec réparation rapide et de permettre l'ajout de disques de façon simple. ## Principes de bases Ceph permet la répartition d'objets (fichiers, morceaux de fichiers, blocs, etc.) dans un volume (pool) découpé en centaines de morceaux de plusieurs Go (PG). Chaque morceau (PG) est réparti sur 3 disques (OSD) situés dans des ordinateurs distincts. L'algorithme CRUSH décrit ce découpage et rassemble toutes les informations dans une CRUSH map. Un cluster Ceph est constitué de démons `osd` pour chaque disque, 3 démons `monitor` et 1 démon `manager`. Si besoin de faire du CephFS il faudra avoir un ou plusieurs démons `mds`, et si besoin d'avoir un accès HTTP REST (compatible Amazon S3) des démons` rgw`. Pour accéder à un cluster Ceph, un client Ceph peut le faire via RADOS : en mode bloc (RBD), en mode fichers (CephFS) ou en mode HTTP REST compatible Amazon S3 (RGW). ## Utilisation basique Voir les infos d'un cluster Ceph : ~~~ # ceph -w cluster: id: c947bfab-ed62-443b-8df2-6e24852a7740 health: HEALTH_OK services: mon: 3 daemons, quorum ceph01,ceph02,ceph03 mgr: ceph01(active), standbys: ceph02, ceph03 osd: 12 osds: 12 up, 12 in data: pools: 1 pools, 512 pgs objects: 4.05M objects, 15.3TiB usage: 30.7TiB used, 34.6TiB / 65.3TiB avail pgs: 511 active+clean 1 active+clean+scrubbing+deep io: client: 3.33KiB/s wr, 0op/s rd, 0op/s wr ~~~ ## Installation On cherche à créer l'architecture suivante où un client interagit avec un cluster Ceph : ~~~ +-----[ cluster Ceph ]------+ | +-------+ | | +-> | ceph1 | | | | +-------+ | +-------+ | +-------+ | +-------+ | | cephc | <-> | | cephm | <-+-> | ceph2 | | +-------+ | +-------+ | +-------+ | | | +-------+ | | +-> | ceph3 | | | +-------+ | +---------------------------+ cephc : client Ceph cephm : nœud maitre ou nœud admin ceph[1-3] : nœud cephs ~~~ Les données seront stockées sur les nœuds `ceph[123]`. Ces trois machines doivent donc avoir des disques supplémentaires qui seront utilisés par Ceph. > Le nœud admin peut aussi être comme un nœud à données comme les nœuds `ceph[123]`. ## Préparation On suppose ici que : - chaque machine a été installée sous Debian 9 ; - `cephm` à un accès SSH à `ceph[123c]`. Pour la configuration SSH, on aura, pour cephm: ~~~ $ cat ~/.ssh/config Hostname ceph1 Host ceph1 User cephuser Hostname ceph2 Host ceph2 User cephuser Hostname ceph3 Host ceph3 User cephuser ~~~ L'utilisateur `cephuser` doit pouvoir exécuter la commande `sudo` sans mot de passe. > Il est peut-être nécessaire d'ajouter les machines dans le fichier `/etc/hosts` : > > ~~~ > X.X.X.X ceph1 > Y.Y.Y.Y ceph2 > Z.Z.Z.Z ceph3 > ~~~ > En réalité seul le nœud maître à besoin de se connecter aux autres nœuds du cluster mais je n'ai pas essayé. Dans cet exemple, chaque nœud - `ceph1`, `ceph2` et `ceph3` - a un disque supplémentaire à sa disposition. Ce disque contiendra les données à stocker dans le cluster et doit être vide, sans table de partitions et être utilisé comme volume physique : ~~~ wipefs -a /dev/sdX pvcreate /dev/sdX ~~~ > `/dev/sdX` est le volume supplémentaire. ## Installation On commence par installer `ceph-deploy`, l'outil qui permet de déployer un cluster Ceph. ~~~ # apt update && apt install apt-transport-https # wget https://download.ceph.com/keys/release.asc -O /etc/apt/trusted.gpg.d/ceph.asc # echo deb https://download.ceph.com/debian-luminous/ $(lsb_release -sc) main | tee /etc/apt/sources.list.d/ceph.list # apt update && apt install ceph-deploy ~~~ > Les commandes précédentes ne sont à exécuter que sur le nœud maître. Puis, on installe NTP sur l'ensemble des nœuds. ~~~ # apt install ntp # timedatectl set-ntp true ~~~ > Jusqu'à indication du contraire, les commandes qui suivent sont à exécuter sur le nœud maître. On commence par créer un dossier qui contiendra les fichiers de configuration et les clefs. ~~~ $ mkdir ceph $ cd ceph ~~~ > On peut aussi se placer dans `/etc/ceph`. On crée le cluster : ~~~ $ ceph-deploy new ceph1 ceph2 ceph3 ~~~ Ajouter le « public_network » à la configuration de Ceph : ~~~ $ cat <>ceph.conf public_network = X.X.X.0/24 eof ~~~ Si on souhaite utiliser le cluster pour y installer des VMs, il faut activer le cache RBD : ~~~ cat <>ceph.conf [client] rbd cache = true eof ~~~ On installe les paquets Ceph sur les nœeuds : ~~~ $ ceph-deploy install --release luminous ceph1 ceph2 ceph3 ~~~ On initialise le moniteur. Cela va créer des fichiers `*.keyring`. On copie ensuite ces fichiers sur tous les nœeuds dans `/etc/ceph` avec la commande `ceph-deploy admin. Un monitor sert à maintenir une carte de l'état du cluster. ~~~ $ ceph-deploy mon create-initial $ ceph-deploy admin ceph0 ceph1 ceph2 ceph3 ~~~ On déploie un manager. Celui-ci permet de regrouper l'état du cluster à un seul endroit. ~~~ $ ceph-deploy mgr create deb1 ~~~ On crée les OSD : ~~~ $ ceph-deploy osd create --data /dev/sdX deb1 $ ceph-deploy osd create --data /dev/sdX deb2 $ ceph-deploy osd create --data /dev/sdX deb3 ~~~ > On peut lancer la commande suivante pour s'assurer que le cluster fonctionne bien : > > ~~~ > $ ssh ceph1 sudo ceph -s | grep HEALTH_OK && echo yes || echo fail > ~~~ On ajoute des moniteurs afin d'assurer la bonne disponibilité du cluster. Il vaut mieux avoir un nombre impair de moniteurs. ~~~ $ ceph-deploy mon add deb2 $ ceph-deploy mon add deb3 ~~~ De la même manière, on ajoute des managers. Dans le cas où un manager décide de ne plus fonctionner. ~~~ $ ceph-deploy mgr create deb2 $ ceph-deploy mgr create deb3 ~~~ Il ne reste qu'à créer un pool et à l'initialiser pour RBD : ~~~ # ceph osd pool create rbd 128 # ceph osd pool set rbd nodelete true # ceph osd pool application enable rbd rbd # rbd pool init rbd ~~~ > La seconde commande empêche la suppression du pool. Il sera impossible de le supprimer par accident (ou de le supprimer tout court). Le cluster est prêt. On peut maintenant s'occuper du client. ## Logs Tous les logs sont dans `/var/log/ceph`. Chaque service à ses propre log. Par exemple, pour les moniteurs on a `/var/log/ceph/ceph-mon.ceph01.log*`. ## Client L'installation du client est analogue à celle des nœuds. On install Ceph sur la machine cliente : ~~~ # apt install apt-transport-https # wget https://download.ceph.com/keys/release.asc -O /etc/apt/trusted.gpg.d/ceph.asc # echo deb https://download.ceph.com/debian-luminous/ $(lsb_release -sc) main | tee /etc/apt/sources.list.d/ceph.list # apt update && apt install ceph-common ~~~ Depuis un nœud admin, on copie la configuration du cluster : ~~~ # ceph-deploy --overwrite-conf config push $MACHINE_CIBLE # ceph auth export client.libvirt 2> /dev/null | ssh $USER@client 'cat - > ~/ceph.client.libvirt.keyring' ~~~ De retour sur la machine cliente, on place le fichier de configuration au bon endroit : ~~~ # cp /home/$USER/ceph.client.libvirt.keyring /etc/ceph ~~~ Par défault, Ceph passe l'utilisateur ceph.admin. On peut passer en paramètre des commandes rbd et ceph le nom et le fichier qui contient la clef de l'utilisateur. Il est plus simple d'utiliser la variable d'environnement CEPH_ARGS : ~~~ # CEPH_ARGS='-n client.libvirt -k /etc/ceph/ceph.client.libvirt.keyring' # export CEPH_ARGS ~~~ Cet utilisateur n'a que les droits de lecture sur les informations du cluster, comme l'état de santé, et les droit de lecture et d'écriture pour le pool rbd. Il devrait donc être possible de faire : ~~~ # ceph health # rbd create $RBD_NAME --size 1G --image-feature layering # rbd map $RBD_NAME ~~~ Le block device devrait être disponible dans /dev/rbd/rbd/$RBD_NAME. Happy fdisk! Si on compte utiliser le block device pour y installer une machine virtuelle, il faut aller à la section [Libvirt](#rbd-et-libvirt). Sinon, il ne reste qu'à le formater puis à le monter : ~~~ # mkfs.ext4 -m0 /dev/rbd/rbd/foo # mkdir /mnt/ceph-block-device # mount /dev/rbd/rbd/foo /mnt/ceph-block-device # cat <>/mnt/ceph-block-device/file plain text is life EOF ~~~ # Gestion des nœuds ## Redémarrer Ceph Pour redémarrer tous les services du cluster faire, sur tous les nœuds du cluster : ~~~ # systemctl stop ceph\*.service ceph\*.target # systemctl start ceph.target ~~~ Pour plus de détails : [Operating a Cluster](http://docs.ceph.com/docs/luminous/rados/operations/operating/). ## Redémarrer un nœud Si on souhaite redémarrer un des nœuds du cluster, on commence par désactiver le balancing du cluster temporairement. L'objectif est d'empêcher le cluster de répliquer les objects perdus ailleurs. Sur un des nœuds : ~~~ # ceph osd set noout # ceph osd set norebalance ~~~ Sur le nœud à éteindre : ~~~ # reboot ~~~ Quand la machine est de nouveau disponible, on vérifie l'état du cluster. Il faut que les pgs soient `active+clean`. Sur un des nœuds : ~~~ # ceph -s ~~~ Puis réactiver le balancing du cluster. ~~~ # ceph osd unset noout # ceph osd unset norebalance ~~~ Pour finir, on s'assure que tout va bien : ~~~ # ceph status ~~~ # Gestion des comptes utilisateurs Ceph a un système interne de gestion des utilisateurs. Un utilisateur est représenté par : - un nom (et un ID) ; - des permissions ; - une clef. Par exemple pour l'utilisateur `client.admin` - l'utilisateur par défaut - l'ID est `admin`, le nom est `client.admin` et la clef et ses permissions sont : ~~~ $ ceph auth get client.admin exported keyring for client.admin [client.admin] key = **************************************** caps mds = "allow *" caps mgr = "allow *" caps mon = "allow *" caps osd = "allow *" ~~~ > On constate naturellement que l'utilisateur `client.admin` a tous les droits sur chacun des éléments du cluster. Après avoir installé le cluster, `client.admin` est le seul utilisateur et celui par défaut. Si vous vous êtes placé dans `/home/$USER/ceph` pour la mise en place du cluster, les fichiers de configuration et la clef de l'utilisateur `client.admin` s'y trouvent. Cependant, par défaut, les commandes comme `ceph` ou `rbd` cherchent les clefs dans `/etc/ceph`. De ce fait, si on est pas `root` ou que la clef n'est pas dans `/etc/ceph`, Ceph renverra une erreur disant qu'il ne peut pas accéder au cluster. Pour corriger ça, il faut spécifier manuellement l'emplacement de la clef en option : ~~~ $ ceph -n client.admin -k ~/ceph/ceph.client.admin.keyring health ~~~ Il est possible de définir des arguments par défaut pour ne pas avoir à tout taper à chaque fois à l'aide de la variable d'environnement `CEPH_ARGS` : ~~~ $ CEPH_USER_NAME=client.admin $ export CEPH_ARGS="-n $CEPH_USER_NAME -k $HOME/ceph/ceph.$CEPH_USER_NAME.keyring" $ ceph health ~~~ > Depuis peu, il est facultatif de donner l'option `-k` quand l'option `-n` est déjà présente si le fichier de clef de l'utilisateur est présent dans sous cette forme : `/etc/ceph/ceph.$CEPH_USER_NAME.keyring`. > Il est suffisant de donner la clef avec l'option `-k`, le nom est facultatif. ## Création Il y a deux façons de procéder. La première avec `add` et la seconde avec `get-or-create` : ~~~ $ ceph auth add client.john mon 'allow r' added key for client.john $ ceph auth get-or-create client.paul mon 'allow r' [client.paul] key = **************************************** ~~~ La seconde méthode va, en plus de la création de l'utilisateur, afficher sa clef. On peut la récupérer sur la sortie standard ou via l'option `-o` pour l'écrire dans un fichier. De plus, si l'utilisateur existe déjà, c'est la clé déjà existante qui sera imprimée. Si on a utilisé `ceph auth add` pour ajouter l'utilisateur, on pourra récupérer sa clef avec `ceph auth get`. ## Modification La commande suivante permet de modifier les droits d'un utilisateur. Cela va *écraser* ses droits actuels. ~~~ $ ceph auth caps client.john mon 'profile rbd' osd 'profile rbd pool=rbd' ~~~ ## Suppression ~~~ $ ceph auth del client.john ~~~ # Gestion des OSD ## Remplacement Identifier la machine sur laquelle se trouve l'OSD : ~~~ # ceph osd tree ~~~ Sur la machine NODE, identifier de quel disque physique il s'agit. Avec `lsblk` et `df`. Puis, suivre la procédure : ~~~ # N=1 # On suppose que l'OSD 1 est down # ceph osd out osd.$N # systemctl stop ceph-osd@$N.service # ceph osd crush remove osd.$N # ceph auth del osd.$N # ceph osd rm osd.$N # mount /var/lib/ceph/osd/ceph-$N ~~~ On change de disque sur la machine puis : ~~~ # Y=z # pvcreate /dev/sd$Y ~~~ Sur un autre nœud admin : ~~~ # NODE=servername # Y=z # # ceph-deploy osd create --data /dev/sd$Y $NODE ~~~ ## Suppression ~~~ OSD=0 ceph osd out $OSD sudo systemctl stop ceph-osd@$OSD ceph osd purge $OSD --yes-i-really-mean-it ~~~ # Gestion des pools ## Suppression Par défaut, il est impossible de supprimer un pool. Il y a deux gardes-fous à passer pour permettre la suppression. On s'assure d'abord que le flag « nodelete » est bien à « false » : ~~~ # ceph osd pool get $POOL_NAME nodelete | grep -q true && ceph osd pool set $POOL_NAME nodelete false ~~~ Une fois ce flag désactivé, il faut configurer le cluster pour autoriser la suppression d'un pool : ~~~ # ceph tell mon.* injectargs --mon-allow-pool-delete=true ~~~ Pour finir, on supprime le pool puis on active à nouveau la sécurité : ~~~ # ceph osd pool delete $POOL_NAME $POOL_NAME --yes-i-really-really-mean-it # ceph tell mon.* injectargs --mon-allow-pool-delete=false ~~~ # RBD ## Taille Taille provisionnée : ~~~ # rbd ls -l ~~~ Espace alloué *par pool* : ~~~ ceph df ~~~ ## RBD et Libvirt Pour permettre à QEMU/Libvirt de parler à Ceph : ~~~ # apt install qemu-block-extra ~~~ Il est possible de faire en sorte que Libvirt parle à Ceph directement. Cela facilite l'allocation de RBD a une machine virtuelle. On peut déjà créer un RBD depuis le client : ~~~ # qemu-img create -f rbd rbd:rbd/vm0-data 8 ~~~ Une autre forme permet de préciser l'utilisateur que par lequel QEMU doit passer. Il est préférable d'utiliser cette forme : ~~~ # qemu-img create -f rbd rbd:rbd/kvmdev-test:id=libvirt:conf=/etc/ceph/ceph.conf 8G ~~~ Cela créer une image vm0-data de 8 Gio dans le pool rbd. Sur la machine cliente, on ajoute la clef de l'utilisateur libvirt dans un secret : ~~~ # cat > secret.xml << EOF client.libvirt secret EOF # virsh secret-define --file secret.xml # Donne la valeur de UUID # virsh secret-set-value --secret $UUID --base64 $KEY # KEY est dans le fichier /etc/ceph/ceph.client.libvirt.keyring ~~~ Il est maintenant possible d'ajouter un RBD à une machine virtuelle. Par exemple pour ajouter le disque vm0-data du pool rbd à la VM vm0 (ne pas oublier de renseigner l'UUID) : ~~~ # cat << EOF > vm0-data.xml EOF # virsh attach-device vm0 vm0-data.xml --live --config ~~~ ## VM On peut utiliser un block device pour y installer une machine virtuelle avec `virt-install`. Le chemin du disque doit mener au block device : ~~~ # virt-install --connect=qemu:///system \ --name=$VMNAME \ --cpu mode=host-passthrough --vcpus=$VCPU \ --ram=$RAM \ --disk path=/dev/rbd/rbd/foo,bus=virtio,io=threads,cache=none,format=raw \ --network=bridge:br0,model=virtio \ --noautoconsole --graphics vnc,listen=127.0.0.1,keymap=fr \ --rng /dev/random \ --cdrom=/home/images/slackware64-14.2-install-dvd.iso ~~~ ### migration à chaud ~~~ virsh migrate --live --unsafe --verbose $vmname qemu+ssh://$IP_DST/system ~~~ Le cache RBD doit être activé. ## Redimensionnement Il est possible d'étendre ou de réduire un block device au sein d'un pool. Si des machines virtuelles ont été installées sur le block device en question, il n'est pas nécessaire de les éteindre. On suppose ici que l'on souhaite étendre le block foo de 8 Gio à 16 Gio. On peut exécuter la commande suivante depuis n’importe quel nœud, y compris depuis un client. ~~~ # rbd resize foo --size 16G ~~~ N.B. : Il faut préciser la taille finale du volume et non la quantité que l’on souhaite ajouter. Depuis un hyperviseur, on pourra utiliser `qemu-img` directement. On peut préciser l’augmentation de la taille au lieu de la taille finale. ~~~ # export CEPH_ARGS='--id libvirt' # poolname=name_of_pool # rbdname=name_of_rbd # size=N # qemu-img resize -f rbd "rbd:${poolname}/${rbdname}:id=libvirt" +${size}G ~~~ Il reste à avertir la machine que le device a changé de taille : ~~~ # virsh blockresize $domain $dev $newsize ~~~ > La variable `dev` peut être déterminée avec la commande `virsh domblklist $domain` > Si on souhaite réduire la taille du block device : > > ~~~ > # rbd resize foo --size 8G --allow-shrink > ~~~ Le reste de la procédure dépend du système de fichier utilisé sur la machine virtuelle. ## Réplication Un block device est répliqué fois 2 par défaut. La commande suivante permet de changer cette valeur : ~~~ # ceph osd pool set rbd size 2 ~~~ Le block device `rbd` sera ainsi répliqué 1 fois. Dans le cluster, on trouvera le block device original plus une réplication, d'où le « 2 ». Pour accéder au nombre de réplicats : ~~~ # ceph osd pool get rbd size ~~~ > **NB** Si on augmente le nombre de réplications, la commande `ceph -s` affichera certainement « HEALTH WARN ». Ce warning est normal et signale qu'une des réplications n'est pas complète. Il s'agit de celle qui vient d'être ajoutée. Le warning disparaitra quand la nouvelle réplication sera complète. ## Snapshots Il est possible de créer des snapshots de block device, de les restaurer, les cloner… Créer une snapshot : ~~~ $ rbd snap create rbd/foo@foo_$(date +%F) ~~~ Lister les snapshots : ~~~ $ rbd snap ls rbd/foo ~~~ Revenir à une snapshot : ~~~ $ rbd snap rollback rbd/foo@$SNAPNAME ~~~ Supprimer une snapshot : ~~~ $ rbd snap rm rbd/foo@$SNAPNAME ~~~ **TODO** ajouter la partie protection et clonage des snapshots # CephFS ## Mise en place Il est nécéssaire d'avoir un serveur de méta-données pour utiliser CephFS : ~~~ $ ceph-deploy mds create $CEPH_NODE ~~~ On créer le pool de données et de méta-données : ~~~ $ ceph osd pool create cephfs_data $PG_NUM $ ceph osd pool create cephfs_metadata $PG_NUM $ ceph fs new $FS_NAME cephfs_metadata cephfs_data ~~~ ## Utilisation Il suffit de monter le CephFS, il sera utilisable : ~~~ # KEY=$(awk '/key = / { print $NF }' /mnt/mycephfs/truth slackware is the best e ≃ 2.7181828 EOF ~~~ > La commande `mount.ceph` est équivalente à `mount -t ceph`. Il est possible de donner un fichier contenant la clef au lieu donner la clef directement lors du `mount.ceph` : ~~~ # SECRETFILE=/etc/ceph/admin.secret # awk '/key = / { print $NF }' $SECRETFILE # CEPH_USER_ID=admin # mount.ceph $MON_IP_ADDR:/ /mnt/mycephfs -o "name=$CEPH_USER_ID,secretfile=$SECRETFILE" ~~~ On peut aussi utiliser FUSE : ~~~ # ceph-fuse -m $MONITOR_IP_ADDRESS:6789 /mnt/mycephfs ~~~ Il est également possible de limiter l'utilisation du FS à un répertoire pour un utilisateur Ceph : ~~~ $ CEPH_USERNAME=client.cephuser $ ceph fs authorize cephfs $CEPH_USERNAME /dir0 rw /dir1 r ~~~ Cette commande va créer un utilisateur `client.cephuser`. Il aura accès au répertoire `/dir0` en lecture et en écriture et `/dir1` en lecture seule. On pourra monter le FS de cette manière : ~~~ $ ceph-fuse -n $CEPH_USERNAME -m $MONITOR_IP_ADDRESS:6789 /mnt/mycephfs -r /dir0 ~~~ > Le mécanisme de restriction d'accès fonctionne aussi bien avec `ceph-fuse` qu'avec `mount.ceph`. # Troubleshooting ## Impossible d'ajouter un RBD à une VM Il est possible que le problème vienne du client. Dans ce cas, l'élément bloquant est certainement apparmor. On suppose ici qu'on souhaite supprimer apparmor. Alors que apparmor est encore installé et actif, on identifie les processus pris en charge par apparmor : ~~~ # aa-status ~~~ Pour ne pas s'embêter, on dit a apparmor d'arrêter de sécuriser tous les processus : ~~~ # aa-complain /etc/apparmor.d/usr.* # aa-complain /etc/apparmor.d/local/usr.* # ls /etc/apparmor.d/libvirt/libvirt-* | grep -v '\.files$' | xargs -n1 aa-complain ~~~ Normalement, à ce stade tous les processus sont dans la catégorie « complain » et non « enforce ». Puis, on peut supprimer apparmor : ~~~ # systemctl stop apparmor.service # apt remove apparmor apparmor-utils ~~~ Après ça, l'ajout à froid de disque via virsh attach-device fonctionnera : ~~~ # virsh shutdown $vm # virsh attach-device $vm $xml --config # virsh start $vm ~~~ ## Crash Si une ou plusieurs machines du cluster s'éteigent brutalement, il suffit de les redémarrer et de s'assurer que le service NTP soit lancé sur la machine : ~~~ # timedatectl status | grep -q '^NTP synchronized: yes$' || timedatectl set-ntp true ~~~ Ceph devrait se réparer tout seul. La commande `watch ceph -s` permet de s'en assurer. ## Installation client impossible Si l'installation d'un client n'est pas possible à cause d'une erreur de configuration des paquets avec dpkg : ~~~ # dpkg --configure ceph-common ~~~ Puis recommencez l'installation depuis le nœud admin. ## « Reduced data availability » Après avoir éteint le cluster pendant un week-end, la commande `sudo ceph -s` peut retourner le warning suivant : ~~~ $ ceph -s cluster: id: beaa2317-eecb-4e2b-b5d2-358b072fe05d health: HEALTH_WARN Reduced data availability: 154 pgs inactive, 152 pgs peering Degraded data redundancy: 888/5094 objects degraded (17.432%), 66 pgs degraded ~~~ Dans la plupart des cas il suffira d'attendre que le cluster se soigne seul. On peut surveiller l'état du cluster avec `watch sudo ceph -s`. En dernier recours, si le cluster est bloqué, la commande suivante *peut* corriger ce warning : ~~~ $ ceph sync force --yes-i-really-mean-it --i-know-what-i-am-doing ~~~ ## Manque de placement groups Si on ajoute un grand nombres d'OSD sur un cluster de petite taille (c.à.d ayant moins de 10 OSD) le rapport de santé de Ceph peut nous avertir d'un manque de placement groups (noté « pgs »). Il suffit d'en ajouter avec la commande suivante : ~~~ $ ceph osd pool set $POOL_NAME pg_num $PG_NUM $ ceph osd pool set $POOL_NAME pgp_num $PG_NUM ~~~ > $PG_NUM devrait être une puissance de 2 pour permettre une répartition des données plus homogène sur le cluster. ## host down Le message d'erreur est : ~~~ cluster: id: c957bfaa-ec62-443a-8df1-6e21852e7740 health: HEALTH_WARN 4 osds down 1 host (4 osds) down services: mon: 3 daemons, quorum ceph01,ceph02,ceph03 mgr: ceph01(active), standbys: ceph03, ceph02 osd: 12 osds: 8 up, 12 in data: pools: 0 pools, 0 pgs objects: 0 objects, 0B usage: 12.8GiB used, 65.3TiB / 65.3TiB avail pgs: ~~~ La machine en question est inaccessible. ## Fichier keyring dans /etc/ceph absents Si un fichiers *.keyring dans /etc/ceph est absent ou a été supprimé, tout va bien, on peut le générer. Si l’utilisateur est `client.libvirt`, on peut exécuter ces commandes sur un des nœuds du cluster. ~~~ id=client.libvirt ceph auth get "$id" | grep -e "$id" -e key > /etc/ceph/ceph."$id".keyring ~~~ Les infos seront dans `/etc/ceph/ceph.client.libvirt.keyring`. ## Quel client utilise ce RBD ? Depuis un nœud de cluster, on peut savoir quel client utilise un RBD avec la commande `rbd status`. ``` root@ceph-admin-node:~# rbdname=mypool/myrbd root@ceph-admin-node:~# rbd status vm-root "${rbdname}" Watchers: watcher=x.y.z.t:0/2718281828 client.2718281 cookie=271828182845904 ``` L’IP du client est `x.y.z.t`.