--- categories: web system title: Howto BIND ... * Documentation : * DNS et BIND : * Rôle Ansible : [BIND (Berkeley Internet Name Daemon)](https://www.isc.org/downloads/bind/) est le serveur [DNS](https://fr.wikipedia.org/wiki/Domain_Name_System) historique écrit au début des années 1980, c'est encore le plus utilisé sur Internet. Il est développé par l'[ISC](https://www.isc.org/) qui développe aussi [ISC DHCP](HowtoDHCP). BIND peut être à la fois serveur **récursif** (résoudre n'importe quel enregistrement DNS pour certaines machines) ou serveur **faisant autorité** (renvoyer au monde entier les enregistrements DNS d'un nom de domaine spécifique). ## Installation ~~~ # apt install bind9 $ /usr/sbin/named -V BIND 9.10.3-P4-Debian built by make with '--prefix=/usr' '--mandir=/usr/share/man' '--libdir=/usr/lib/x86_64-linux-gnu' '--infodir=/usr/share/info' '--sysconfdir=/etc/bind' '--with-python=python3' '--localstatedir=/' '--enable-threads' '--enable-largefile' '--with-libtool' '--enable-shared' '--enable-static' '--with-gost=no' '--with-openssl=/usr' '--with-gssapi=/usr' '--with-gnu-ld' '--with-geoip=/usr' '--with-atf=no' '--enable-ipv6' '--enable-rrl' '--enable-filter-aaaa' '--enable-native-pkcs11' '--with-pkcs11=/usr/lib/x86_64-linux-gnu/softhsm/libsofthsm2.so' '--with-randomdev=/dev/urandom' 'CFLAGS=-g -O2 -fdebug-prefix-map=/build/bind9-iBGKO7/bind9-9.10.3.dfsg.P4=. -fstack-protector-strong -Wformat -Werror=format-security -fno-strict-aliasing -fno-delete-null-pointer-checks -DNO_VERSION_DATE -DDIG_SIGCHASE' 'LDFLAGS=-Wl,-z,relro -Wl,-z,now' 'CPPFLAGS=-Wdate-time -D_FORTIFY_SOURCE=2' compiled by GCC 6.3.0 20170516 compiled with OpenSSL version: OpenSSL 1.0.2l 25 May 2017 linked to OpenSSL version: OpenSSL 1.0.2l 25 May 2017 compiled with libxml2 version: 2.9.4 linked to libxml2 version: 20904 ~~~ Sous Debian 8, l'unité [systemd](HowtoSystemd) ne gère pas les options dans `/etc/default/bind9`, il faut corriger l'unité en copiant : ~~~ # cp -a /lib/systemd/system/bind9.service /etc/systemd/system/ ~~~ et ajuster la section _[Service]_ : ~~~ EnvironmentFile=-/etc/default/bind9 ExecStart=/usr/sbin/named -f $OPTIONS ~~~ puis : ~~~ # systemctl daemon-reload ~~~ ## Configuration Les options de BIND sont dans `/etc/default/bind9`. Fichiers de configuration : ~~~ /etc/bind ├── bind.keys ├── db.0 ├── db.127 ├── db.255 ├── db.empty ├── db.local ├── db.root ├── named.conf ├── named.conf.default-zones ├── named.conf.local ├── named.conf.options ├── rndc.key └── zones.rfc1918 ~~~ ### serveur DNS récursif Lorsque BIND est utilisé en serveur DNS récursif pour une ou plusieurs machines, on conseille d'activer la résolution DNS inverse pour les zones RFC1918 dans le fichier `/etc/bind/named.conf.local` (c'est important car de nombreux outils vérifient les [reverses DNS](#Reverse-DNS)) : ~~~ include "/etc/bind/zones.rfc1918"; ~~~ Puis ajuster les options via `/etc/bind/named.conf.options` : ~~~ options { directory "/var/cache/bind"; version "Bingo"; auth-nxdomain no; listen-on-v6 { ::1; }; listen-on { 127.0.0.1; }; allow-recursion { ::1; 127.0.0.1; }; }; logging { category default { default_file; }; channel default_file { file "/var/log/bind.log"; severity info; }; }; ~~~ > *Note* : dans l'exemple, BIND n'écoute que pour la machine locale. Si l'on veut l'interroger avec d'autres machines, on ajustera les options `listen-*` et `allow-recursion` (on pourra notamment utiliser [l'ACL `localnets`](#acl) ### serveur DNS faisant autorité Lorsque BIND est utilisé en serveur DNS faisant autorité, on conseille de le sécuriser en [l'enfermant dans un chroot](#chroot). On va ensuite configurer via le fichier `/etc/bind/named.conf.options` : ~~~ acl "foo" { ::ffff:192.0.2.21; 192.0.2.21; 2001:db8::21; }; options { directory "/var/cache/bind"; version "Bingo"; auth-nxdomain no; masterfile-format text; statistics-file "/var/run/named.stats"; listen-on-v6 { any; }; listen-on { any; }; allow-query { localhost; }; allow-recursion { localhost; }; allow-transfer { localhost; }; }; logging { category default { default_file; }; category queries { query_logging; }; channel default_file { file "/var/log/bind.log"; severity info; }; channel query_logging { file "/var/log/bind_queries.log" versions 2 size 128M; print-category yes; print-severity yes; print-time yes; }; }; ~~~ On peut ensuite ajouter ses domaines pour lesquels BIND fait autorité dans le fichier `/etc/bind/named.conf.local`, par exemple pour _example.com_ avec un serveur replica dans l'ACL _foo_ : ~~~ zone "example.com" { type master; file "/etc/bind/db.example.com"; allow-query { any; }; allow-transfer { "foo"; }; }; ~~~ Puis enfin les fichiers de zone, exemple avec un `/etc/bind/db.example.com` simple : ~~~ $TTL 1800 @ IN SOA ns1.example.net. dnsmaster.example.com. ( 2017072107 ; serial 2h ; rafraichissement replica->master 1h ; en cas d'echec du refraichissement, nouvel essai 5w ; expiration des enregistrements en cache par les serveurs replica 10m ) ; TTL negatif A 192.0.2.80 NS ns1.example.net. NS ns2.example.org. MX 0 . TXT "v=spf1 -all" www CNAME @ ftp CNAME ftp.example.net. ~~~ > *Note* : on s'assurera que les fichiers de zone sont lisibles par l'utilisateur _bind_ en faisant `chown bind:bind /etc/bind/db.example.com` ## chroot Pour enfermer BIND dans une prison _chroot_ nous utilisons le script [chroot-bind.sh](https://forge.evolix.org/projects/chroot-bind/repository) : ~~~ # cd /root # wget https://forge.evolix.org/projects/chroot-bind/repository/revisions/master/raw/chroot-bind.sh # sh chroot-bind.sh ~~~ Puis ajoutez `-t /var/chroot-bind` dans la variable OPTIONS du fichier `/etc/default/bind9 : ~~~ RESOLVCONF=no OPTIONS=" -u bind -t /var/chroot-bind" ~~~ Vous devez alors relancer BIND : ~~~ # systemctl restart bind9 ~~~ À chaque mise à jour du paquet _bind9_ ou de l'une de ses dépendances (_libc6_, _libcap2_, _libssl_, etc.) vous devrez relancer le script _chroot-bind.sh_ et BIND ensuite. ## Rotation des logs On utilise [logrotate](HowtoLogrotate) pour la rotation des logs. Voici le fichier `/etc/logrotate.d/bind` que l'on utilise pour un serveur récursif : ~~~ /var/log/bind.log { weekly missingok rotate 8 create 640 bind bind sharedscripts postrotate rndc reload > /dev/null endscript } ~~~ Pour un serveur faisant autorité, on doit préciser le path des fichiers dans le _chroot_ : ~~~ /var/chroot-bind/var/log/bind.log { weekly missingok rotate 52 create 640 bind bind sharedscripts postrotate rndc reload > /dev/null endscript } ~~~ > *Note* : la rotation du fichier `/var/chroot-bind/var/log/bind_queries.log` est assurée par BIND sous réserve d'avoir bien précisé l'option `versions` dans les paramètres de logging ## ACL Au sein des différentes directives `allow-*` on peut utiliser des ACLs. Par défaut, les ACLs suivantes sont prédéfinies : * `none` : aucune adresse IP * `any` : toutes les adresses IP * `localhost` : toutes les adresses IP de la machine (127.0.0.1 mais aussi les adresses configurées sur les différentes interfaces réseau) * `localnets` : tous les sous-réseaux dans lesquels la machine possède une adresse IP On peut également définir ses propres ACLs : ~~~ acl "bar" { ::ffff:192.0.2.21; 192.0.2.21; ::ffff:192.0.2.42; 192.0.2.42; 2001:db8::21; 2001:db8::42; }; ~~~ ## master/replica Dans une configuration comprenant un serveur DNS replica, il réplique tout ou partie de ses fichiers de zone à partir d'un serveur DNS master. Si l'on reprend le cas de la zone master suivante : ~~~ zone "example.com" { type master; file "/etc/bind/db.example.com"; allow-query { any; }; allow-transfer { "foo"; }; }; ~~~ Sur le serveur DNS replica, on spécifiera l'adresse IP du serveur master ainsi qu'un fichier pour sauvegarder la zone en local : ~~~ zone "example.com" { type slave; file "/etc/bind/bak.example.com"; allow-query { any; }; masters { 192.0.2.53; }; }; ~~~ > *Note* : pour avoir le fichier de zone en clair sur le serveur replica (ce qui est pratique notamment en cas d'incident avec le serveur master), il faut s'assurer d'avoir l'option `masterfile-format text` dans la configuration de BIND. ## Mise à jour dynamique Il est possible de mettre à jour une zone DNS sans éditer le fichier avec `nsupdate`. Dans ce cas, BIND génère un ficher de journal binaire contenant l'historique des modifications apportées à la zone. > *Note* : la synchronisation avec le fichier réel de zone n'est pas faite en temps réel, cela se fait toutes les 15 minutes en général : il faut donc faire attention si l'on veut éditer le fichier de zone, il faudra forcer la synchronisation ainsi : ~~~ $ rndc freeze domain.tld [Modification manuelle de la zone] $ rndc thaw domain.tld $ rndc reload domain.tld ~~~ ## Reverse DNS Un reverse DNS est un nom de domaine associé à une adresse IP. Le nom de cet enregistrement est *PTR*. Exemples : ~~~ $ dig -x 31.170.8.43 ;; QUESTION SECTION: ;43.8.170.31.in-addr.arpa. IN PTR ;; ANSWER SECTION: 43.8.170.31.in-addr.arpa. 43200 IN PTR hosting.evolix.net. $ dig -x 2a01:9500::3 ;; QUESTION SECTION: ;3.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.5.9.1.0.a.2.ip6.arpa. IN PTR ;; ANSWER SECTION: 3.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.5.9.1.0.a.2.ip6.arpa. 43200 IN PTR forge.evolix.net. ~~~ Cela fonctionne avec un nom de domaine "virtuel" : `.in-addr.arpa` en IPv4 et `.ip6.arpa` en IPv6 ! Il est important de configurer les reverses DNS, car ils sont souvent vérifiés par les serveurs SMTP, et certains logiciels les vérifient également (Postfix, MySQL, CUPS, SSH, etc.). Sur un réseau avec des adresses privées, il également important de renvoyer au minimum une réponse DNS _NXDOMAIN_ ce qui peut être fait facilement grâce au fichier `/etc/bind/zones.rfc1918`. À noter que [les DNS de l'IANA répondent tout de même pour ces demandes... mais sans garantie de bon fonctionnement !](http://www.iana.org/abuse/answers) ## Monitoring ### dnstop L'outil **dnstop** permet de surveiller en direct l'activité DNS en analysant les paquets réseau qui circulent : ~~~ # apt install dnstop # dnstop -l3 eth0 s - Sources list d - Destinations list t - Query types o - Opcodes r - Rcodes 1 - 1st level Query Names ! - with Sources 2 - 2nd level Query Names @ - with Sources 3 - 3rd level Query Names # - with Sources 4 - 4th level Query Names $ - with Sources 5 - 5th level Query Names % - with Sources 6 - 6th level Query Names ^ - with Sources 7 - 7th level Query Names & - with Sources 8 - 8th level Query Names * - with Sources 9 - 9th level Query Names ( - with Sources ^R - Reset counters ^X - Exit ~~~ ### Munin Pour activer les plugins Munin pour BIND : ~~~ # cd /etc/munin/plugins # ln -s /usr/share/munin/plugins/bind9_rndc # ln -s /usr/share/munin/plugins/bind9 ~~~ Le plugin *bind9_rndc* s'appuie sur le fichier `/var/run/named.stats` (option _statistics-file_ de BIND) et *bind9* s'appuie un fichier de logs (channel *query_logging* dans les logs BIND). Il donc s'assurer d'avoir bien configuré ces deux fichiers puis on indique à Munin via `/etc/munin/plugin-conf.d/munin-node` : ~~~ [bind*] user root env.logfile /var/chroot-bind/var/log/bind_queries.log env.querystats /var/chroot-bind/var/run/named.stats env.MUNIN_PLUGSTATE /var/lib/munin timeout 120 ~~~ ### Log2mail Pour être alerté en cas de fichiers de zone incorrect, on peut rajouter ceci dans la conf de [Log2mail](HowtoLog2mail) : ~~~ file = /var/chroot-bind/var/log/bind.log pattern = "not loaded due to errors" mailto = alert@example.com file = /var/log/syslog pattern = "fatal error" mailto = alert@example.com pattern = "loading configuration: failure" mailto = alert@example.com ~~~ ## géolocalisation BIND peut répondre une réponse différente selon l'adresse IP qui l'interroge, on peut faire cela de deux façons : * à l'aide de ce [patch](http://code.google.com/p/bind-geoip/). Le principe est de faire une recherche suivant un arbre binaire (binary search tree) sur la base de données de MaxMind. Cela n'impacte pas les temps de réponse mais nécessite de maintenir un Bind patché ; * en se basant sur le système de vue de Bind. Le principe est de récupérer les plages d'adresses par pays auprès de [MaxMind](https://www.maxmind.com/) et de générer des fichiers d'ACL à l'aide de ce [script](http://phix.me/geodns/). Les performances sont en théorie moins bonnes (mais cette différence n'est pas vraiment constatée dans la pratique), mais l'installation est bien plus simple à maintenir. ### À l'aide de vues * On récupère le script [GeoIP.py](http://phix.me/geodns/GeoIP.py) et on installe les dépendances nécessaires : ~~~ # apt install python-mpmath ~~~ * exécuter le script. Il générera un fichier `GeoIP.acl`, avec une ACL par pays : ~~~ $ ./GeoIP.py MaxMind ~~~ * Configurer Bind pour servir une zone différente en fonction des pays : ~~~ include "/etc/bind/GeoIP.acl"; view "europe" { match-clients { FR; }; recursion no; zone "example555.com" { type master; file "/etc/bind/db.example555-europe.db"; allow-query { any; }; }; }; view "north_america" { match-clients { US; CA; MX; }; recursion no; zone "example555.com" { type master; file "/etc/bind/db.example555-north-america.db"; allow-query { any; }; }; }; view "other" { match-clients { any; }; recursion no; zone "example555.com" { type master; file "/etc/bind/db.example555-other.db"; allow-query { any; }; }; }; ~~~ Le script peut être mis en cron pour conserver des ACL à jour. ## FAQ ### journal out of sync Si vous avez une erreur du type : ~~~ journal out of sync with zone ~~~ Lancer la commande : ~~~ # named -g ~~~ Voir ### ran out of space Si vous avez une erreur du type (par exemple pour des enregistrements TXT ou SPF) : ~~~ ran out of space ~~~ Vous devez spliter vos champs, voir ### received control channel command 'stop' En lançant votre démon, celui-ci est stoppé immédiatement avec un simple message d'arrêt : ~~~ received control channel command 'stop' ~~~ …vérifiez si vous n'avez pas oublié l'option `-f` tout en utilisant systemd. ### Zone replica avec Bind 9.9 À partir de Bind 9.9, le stockage des zones répliquées se fait en binaire. Avec une ancienne configuration vous aurez des erreurs : ~~~ zone example.com/IN: loading from master file /etc/bind/bak.example.com failed: not implemented zone example.com/IN: unable to load from '/etc/bind/bak.example.com'; renaming file to '/etc/bind/db-5GoiCpdc' for failure analysis and retransferring. ~~~ Pour conserver l'ancien comportement il faut ajouter dans la configuration : ~~~ masterfile-format text; ~~~ Voir ### Vérifier la configuration ~~~ # named-checkconf /etc/bind/named.conf ~~~ ### Forcer un transfer sur le replica Sur le replica : ~~~ # rndc reload example.com zone refresh queued ~~~ ### Pas d'IPv6 ou souci d'IPv6 Si malheureusement vous n'avez pas d'IPv6 sur votre serveur ou alors si la qualité de votre connexion IPv6 est insuffisante, vous devez forcer Bind à ne pas écouter en IPv6 ainsi : ~~~ listen-on-v6 { none; }; ~~~ Et via le fichier `/etc/default/bind9` vous allez le forcer à n'effectuer des requêtes qu'en IPv4 : ~~~ OPTIONS="-u bind -4 -t /var/chroot-bind" ~~~